Rassegna storica del Risorgimento
CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno
<
1965
>
pagina
<
24
>
24
Ferdinand Bover
et Louis XVIII comme diplomate au Congrcs do Vienne, arriva à Turin le 29 aoiìt 1820; il formula, dans ses dépcches au baron Pasquier, ministre des Ailaircs Etrangères, un jugement sur Charles Albert fort difle-rent de cclui de Dalberg. Le 4 novembre, il disait:*' Il y a ici un jeunc prince que jusqu'ici on a crii n'étre rien et que je suis tenté, moi, de re-garder comme quelque chose. L'allure qu'il prend dans cette circonstance me parait fort loia d'étre indifferente; leve à cinq heures du matin, sa journée est, sans aueune distraction, employée au travail; on sait positi-vemcnt que des ouvertures lui ont été faites; on dit bien qu'il y a répondn fort sagement, mais cette niaiserie là n'arréte personne et déjà il s'est rendu beaucoup plus populaire et l'on parie de lui avec éloge . Et en-core, le 16 décembre: Ce qui morite d'étre considerò dans ce moment, c'est l'atti tu de toujours plus silencieuse, toujours plus enfermée du Prince de Carignan, en meni e temps que sa petite cour se grossit et s'explique plus ouvertement et plus avantageusement sur son compte. Aussi de-vientil tous les jours un plus grand objet de surveillance et de jalousie de la part de la Cour du Roi... . L'ambassadeur de France laissait percer en ces propos une certame inquiétude, à laquelle Pasquier2) répondit le 27 janvier 1821: Il serait très malheureux, non seulement pour la tran-quillité publique, mais pour le Prince de Carignan lui méme, qu'on cher-chàt à lui suggérer de fausses démarcbes et à l'cntrainer par différentes séductions dans les vues d'un parti. Puisqu'il admet les visites du Corps Diplomatique, je pense, Monsieur l'Ambassadeur, que vous devez en pro-fi ter pour amener avec lui des conversations qui vous mettent à portée de conn altre ses véritables sentiments. Le langage que vous lui tiendrez ne pourra qu'ètre utile puisque vous vous efforcerez de lui montrer com-bien ses intéréts sont liés à ceux de son pays. La perspective qui s'offre naturellement à ce prince est assez digne de l'attirer et de le fixer, pour qu'il ne se perde pas dans un avenir vague et indéterminé. La gioire d'assurer la tranquillité de son pays et de lui préparer du bonheur, quand on est appelé à le gouverner, est sans doute la première de toutes: elle est la plus vraie; elle est la seule que ce prince doive désirer... .
J) Paris Arch. Aff. Etr. Core Poi. SAIIDAIGNE n 287, f158 et 192. U faut remarquer que, dans Ics lettrcs échangécs à cette Epoque cntre les d'Auzers et leurs parente cn France, le nota, da prince de Carignan n'appara!i jamais. Aitisi Jean Louis d'Auzers se bornait à écrire de Turin le 22 novembre 1820: Nous sonunes établia à Turin deputa peu de jours; nous y sonunes très tranquille: nona resseiublotis ù la salamandre qui se tient au repos entouréc de feu. Tont est en mouvement chea nos voisins et il va bientòt sé bruler bien des amorceB au midi de l'Italie .
*)I6W.,fo214.