Rassegna storica del Risorgimento
CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
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1965
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28 Ferdinand Bayer
de Sardaignn... . H est possili le que d'Auzers se soit donne tout le morite de cette conversion, *) mais Pasquier aurait pu indiquer aussi que les am-bassadeurs de Franco à Turin avaient recu la ménic mission; on ne peut pas non plus oublier les propos vifs que le roi Victor Emmanuel I, ex* cède par les exigences et les déprédations des troupes autrichiennes, tint au jeune Collegllo:2) E non ci sarà nessuno che mi libererà di codesti f... di tedeschi? . Deux témoignages du printemps 1817 indiquent qu'à cette epoque, Charles Albert était déjà antiautrichien; il vit alors à Florence Gino Capponi qui a éerit: Si parlava dell'Italia, del mandar via i Tedeschi... ; de son coté, le due de Dalberg, tout en exprimant le 29 mai 1817 les défauts qu'il observait chez le prince, notait: Il m'a parie mal des Autrichiens.... Il n'est pas impossible que d'Auzers ait cru convertir quelqu'un qui l'était déjà, et pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec les intérèts de la France.
Mais, dit encore Pasquier, Charles Albert avec la fougue de son àge, avait été plus vite et plus loin que ne l'aurait voulu celui qui l'avait engagé dans cette voie. M. d'Auzers prétendait faire de la politique, non de la revolution; il était trop sagace pour ne pas reconnattre que c'est là que serait bientòt acculé son téméraire élève. Il avait, avec son flair d'ancien directeur de la police, découvert l'action des carbonari, la part qu'ils pre-naient dans le mouvement ne pouvait amener que le désordre et l'anarchie. Il résolut dès lors d'arrèter le prince, s'il en était encore temps, sur le bord du précipice où il se reprochait de l'avoir lui-méme conduit. L'a-til fait avec une entière franchise? A-t-il essayé de se servir du prince pour pénétrer jusqu'au fond des intentions des conjurés ? Je ne saurais le dire.... Il faut souligner ce que Pasquier note ici, en marge du récit de d'Auzers, sin* les responsabilités que se reconnait celui-ci dans la conduite de Charles Albert, et dont le ministre francais des Affaires Etrangères ne le décharge pas sans réserve, tout en approuvant son anticarbonarisme...
Du moins le comte ne cèdatil pas à la tentation d'abandonner à son sort Charles Albert en difficulté. Et, d'après Pasquier, il conseilla au prince ce qu'cn definitive flt celui-ci: établir qu'il n'était qu'un délégué, bien résolu sans doute à se sacrifier pour le bien du pays, mais décide aussi à ne laisser méconnaltre aucun des droits du souverain légitime... Quand le refus de sanction du Roi serait parvenu à Turin, il faudrait tromper la
') Si l'on remarquo que ecs opùùons antiautrìchiciiucs de Charles Albert n'apparais-sent paa dans Ics lettre à d'Auzers, on peut penscr quo la peur du cabinet noir y est pour quclquc chose.
2) M. AVETTA, Le relazioni di Carlo Alberto coi liberali prima del Ventuno, in Rassegna storica del Risorgimento, 1914, p. 706, 707, 708.