Rassegna storica del Risorgimento
CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
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1965
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Charles Albert et le comte d'Auzers de 1814 à 1821 29
survcillance dont le Régcnt était l'objct, et, entouré de quclques amis sùrs, gagner la frontière et, si cela était nécessaire, aller rejoindrc le Roi. On était sur ainsi de désorganiser le gouveruement révolutionnaire, de ramcner à soi l'armée dont la plus grande partie ne se faisait pas à l'idée d'étre séparée de la couronne. La famille royale serait ainsi redevable au Régcnt de la fin de la crisc .
Pasquier ajoute: Ce pian a été suivi de point en point , mais il doit cependant reconnaìtre, quelqucs pages plus loin, que la famille royale ne montra aucune gratitude à Charles Albert, bien au contraire: Le prince de Carignan, boritici présomptif du tróne, se trouva place dans un état de suspicion pénible aux yeux du roi régnant, de ses conseils, d'une grande partie des sujets sur lesquels il devra régner un jour, enfin aux yeux de l'Europe presque entière. Les portes de son fu tur royaume lui sont pro-visoirement fermées sans qu'on ose dire quand elles lui seront ouvertes .
Dans ses dépèches de mars 1821, La Tour du Pin signala encore le benèfico que l'Autriche, toujours représentée à Turin par ce méchant fou de Binder, auteur de la moitié du mal qui s'est fai t ici , attendait de la disgràce de Charles Albert. Ce que celui-ci a le mieux prouvé, écri-vait l'ambassadeur le 24 mars,*) c'est qu'il a manqué de toutes les qualités qui formcnt le sujet fidèle ou le chef audacieux et capable. Laissons le dormir en paix et sauvons le des projets qu'on a contre lui parce que, tei qu'il est, il nous convient mieux que tout ce qu'on veut mettre à sa place . Ce jugement bruto! sur le prince ne changeait rien à la politique francaise contre l'extension de l'influence autrichienne en Italie. Le 7 mai, Pasquier fit connaitre avec plaisir à La Tour du Pin ce qu'était venu lui dire le comte de Pralormo:2) Sa cour désire vivement que la France intervienne dans les négociations sur la présence en Piémont de soldats autrichiens et russes... . A quoi La Tour du Fin répondait le 25 mai qu'il fallait prévoir des excès de la part des Autrichiens: Au reste, tant mieux, laissons les faire ainsi, le Piémont n'en leverà pas plus ses bras contre eux, mais il leverà les yeux vers nous et c'est tout ce qu'il faut... .
Un autre avis fut fourni au Ministre des Affaires Etrangères sur la politique à mener en Piémont, en un long document, encore inédit,s) por-tant comme titre: Avril 1821. Mémoire sur les affaires du Piémont par M. le comte d*Auzers. En fait le document fut intitulé par son auteur: Obser-
l) Paria, Arch. AJT. Etr. Corr. Poi. SAHDAXGNB, n 287, f281.
*) Ibid., n 288, f 84 et 104.
3) Ibid.t SAHDAIGNB, Mémoires et documenta n 22, f 101-105.