Rassegna storica del Risorgimento

CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno <1965>   pagina <31>
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Charles Albert et le comte d'Auzers de 1814 à 1821 31
res familles. *) Un crèpe de douleur sera répandu sur tout le Piémont: il en sortirà comme de la boéte de Pandore les haines, les jalousìes, les ressentiments, les désirs de vengeance et toutes les autres passions vio-lentes, dont les élémens se trouvent dans les cesura d'un peaple dont le caractère est si prononcé... . Qui peut empècìier ces injustices? D'Au-zers reprend: Quel est l'homme place tout naturellement pour éclairer le Gouvernement piémontais sur sa position delicate, pour lui signaler ses véritables ennemis, pour lui suggérer les mesures les plus politiques pour rallier autour du trdne tout ce qui ne peut s'en éloigner sans dan­ger? L'Ambassadeur de France. Quel est l'homme qui, par état, ayant sa maison ou verte à ce qu'il y a de plus grand, peut devenir la che ville ouvrière du retour de la paix dans les familles, du rétablissement de la tranquillité intérieure? L'Ambassadeur de France... . Et, à trois autres questions de mème inspiration, d'Auzers fait la méme réponse.
Eufin, dans la neuvième partie de ce mémoire, Pauteur répond à la question: Quelles sont donc les qualités indispensables à cet ambassadeur? H cite: une considération acquise et justement méritée, de la fermeté, de la tenue de l'esprit et mème de l'adresse. Le peuple piémontais, ditil, ne pardonne pas un travers auquel les Francois ne sont que trop sujets: c'est de tourner en ridicole et de trouver détestable tout ce qui ne se fait pas à Paris ou comme à Paris... . Et d'Auzers déclare indispensable que cet ambassadeur connaisse en détail les choses et les personnes, qu'il puisse se piloter avec assurance... . Après avoir rappelé les visées de l'Autriche, il conclut: La France plus que toute autre doit surveiller cette marche; il n'y a pas de milieu pour elle: les yeux de tout le Piémont sont sur elle. H faut qu'elle y joue le ròle premier ou qu'elle tombe au rang des puissances secondaires qui n'exercent aucune influence... .
La lecture de ce Mémoire, dont copie fut remise à M. de la Feronnays le 12 mai 1821 alors qu'il aliait représenter la France au Congrès de Lay-bach, et surtout de ses dernières pages, fait naitre une pensée: d'Auzers ne fut-H pas alors candidat aux fonctions d'ambassadeur de France à Turin? Pasquier n'en dit rien lorsqu'il conclut, à propos de la revolu­tion piémontaise de 1821: Un homme cependant est sorti de cette crise à pen près comme il y était entré: c'est M. d'Auzers. Sa prudence et son habilité doivent etre louées grandement, et l'inébranlable fidélité qui l'at-taeha, dans la mauvaise fortune, au prince auquel il s'était donne dans
*) On Hiiit Ica DOOIB de cerne qui durent olora quittcr le Piémont, lo plus souvent pour la France: le marquis Charles Emmanuel Animiti di Cartìglio, le prince Emmanuel dal Pozzo della Cisterna, le comte Hector Perrone di San Martino, le comte San torre di San-taroso, et d'autres encore.