Rassegna storica del Risorgimento

BOSSI CARLO; PIEMONTE AMMINISTRAZIONE 1800-1802
anno <1969>   pagina <55>
immagine non disponibile

Carlo Bossi ut la Piémont
55
Aprèa l'abdication de Charles Emmanuel IV, Bossi n'hésita pas à entrer dans le gonvernement provisoire établi à Turili, ébauche d'une rotare répu­blique. Il avait le sens et le goùt des responsabilités. On lui a reconnu du lalenL Il fil alors accepler par ses collègues le regime politique qu'il choisit très vite et qu'il pròna toute sa vie. Républicain, il aurait pu militer pour une république piémontaise, ou méme italienne s'étendant à travers la péninsnle; il cut des compalriotes fort atiacbés à celle formule. Bossi la repoussa et l'on peut déduire ses raisons de certaines phrases de son discours: indéniablement le parti mo-narchiste restait le plus fort en Piémont et une république piémontaise ne tar-derait pas à succomber, si elle ne disposai! que de ses seules forces. Une répu­blique italienne unirait sans doute plus de défenseurs s'ils savaient oublier les regionalismes pour l'idéal d'une nation, mais n'aurait-elle pas aussi contre elle une coalition d'adversaires et ne lui faudrait-il pas faire appel à la République Francaise?
Pour Bossi, l'essentiel était de bénéficier enfìn des gran cis principes de Liberté et d'Egalité que les Frangala avaient proclamé chez eux en 1789 et propose aux aulres peuples en renversant les tyrans. Pour empécher le retour de la monarchie, il fallait avoir la France pour alliée. Peufc-ètre méme serait-il meilleur encore de faire entrer le Piémont dans l'état franchia. C'est ce que Bossi fìt, en 1798, accepter par ses collègues du Gonvernement Provisoire de Turin et ce qu'il vint demander à Paris au Directoire.
En 1800, son opinion était la méme. Dans le Piémont après Marengo, le parti monarchista avait toujours la majorité. Les républicains n'étaient qu'une minorile ; les uns, dita italiens, révaient d'indépendance sans avoir lea moyens de la défendre fante de l'appai des Francois; les autres, avec Bossi, étaient prete à la réunion avec la France, non comme sujete, mais en égaux. Que cette égalité n'ait pas été obtenue entièrement entre 1800 et 1802, le discours de Carlo Bossi le dit nettement. Il serait bien souhaitable de connaitre le re-gistre des procès-verbaux des séances du Conseil de l'Adniinistration Generale qui était probablement depose au secrétariat du general Jourdan à Turin.
L'àrrété consulaire du 7 messidor an 10 (16 juillet 1802), qui mit fin à l'activité du Conseil, ne dit mot de ses membres; l'ampliation en fnt envoyée à Jourdan sans une ligne pour Bossi et ses compagnons. A leur propos, le general écrivil à Chaptal le 27 messidor:1) Je ne dois pas vous dissimuler qu'ils espè-raient de recevoir... des témoignages de satisfaction de la part du Gouverne-ment. J'ajoute qu'ila ont tous du mérìte et qu'ils sont susceptibles de remplir avec zèle et disiinction les places que le Gonvernement voudra bien leur con-fier. Ces observations, Citoyen Ministre, me sont dictées par les principes de justi.ce que je porte dans toutes mes actions... > Laissé sans réponse, il répéta, le 15 thermidor: Je vous prie, Citoyen Ministre, d'examiner s'il ne serait pas convenable de donner quelques témoignages de satisfaetion à des hommes qui ont servi le Gonvernement avec le plus grand zèle et le plus entier dévouc-ment... > Chaptal répandit le 21 et le 27 thermidor; sa première lettre fut la plus chaleureuse: Le Gouvernement, auquel j*en ai rendu compie, est dans l'intention de les employer. Vous pouvez donc, lorsque Ics occasiona s'en pre­sententi, les proposer pour des places, soit dans la carrière administrative, aoit dans l'ordre judiciaire. De mon coté, je seconderai vos vues à leur égard et je ferai valoir auprès du Premier Consti! tous les droite qu'ont ces citoyens
1) Paris. Arch, Nat. F-le-77.