Rassegna storica del Risorgimento
BENES EDVARD; CECOSLOVACCHIA STORIA 1915-1917
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Edouard Benès. Octobre 1917
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par lete d'habitant, tandis qne les zunes autrichiennes n'en produisaient qne 193 kg.
Bàti sur une telle force économique, l'État tchécoslovaque ponvait dans la vision de Benès barrer dans l'avenir la route de l'expansion allemande vers l'est et le sud-est par sa connexion à trois systènies d'alliances dénoramées par Ini, peut-étre improprement, blocs.
Une Autriche-Hongrie, réléguée à ses seules composantes germanique et hongroise bloquée complètement par les trois grands blocs polono-tchèque, russo-roumain et balcanique ne pourrait plus oser de servir cornine base de L'expansion allemande vers l'Orient et vers l'Adriatique, étant d'une part me-nacée d'un écrasement immédiat, par ses voisins coalisés et d'antre part n'étant pas une force suflìsante, qui aiderait efRcacement les Allemands comme cela était dans la guerre actuelle .
Comme on le voit, sa vision était Io in d'avoir été bien précisée, ce qui n'a rien d'étonnant dans la situation devenue tellement fluide à partir de l'antomne de l'année 1917. De tonte facon, cependant, en laissant de coté ses suppositions sur les aspects concrets, le principe n'en demeure pas moins ci a ir, de la né* cessité de la constitution dans l'epoque de l'après-guerre par les Étals succes* seurs d'unions régionales, bien entendu des nnions régionales entre peuples inde-pendants et non pas dans le cadre d'une Autriche-Hongrie fédéralisée. Et Benès arrive ainsi au chapitre centrai selon nous de son plaidoyer (chap. 8. La question de la Fédéralisation de l'Autriche-Hongrie, pp. 31-36).
Les arguments de certains homraes politiques de France et d'Angleterre en faveur de la fédéralisation de la monarchie dualiste se résumaient en deux plus importants. Le premier partait de considéra tions d'ordre pratique, à savoir l'accélération de la victoire. On prétendait qne l'Autriche-Hongrie recevant l'absolution pour ses crimes en échange de l'acceptation de l'autonomie des na-tionalités. abandonnerait son allié du nord, lequel serait ainsi écrasé plus vite et la guerre serait ainsi terminée. Le second argument visait à donner des assu-rances pour l'avenir aux petite pays: On espère instaurer dans l'Autriche-Hongrie fédéralisée la prédominance de l'élément antiprussien, lequel ferait de l'Autriche un conire-poids assez puissant à l'AUemagne en evitant en méme temps la création en Europe Centrale d'une sèrie de petits Etats qui se deferì-draient difficilement contre la grande force germanique .
A ces arguments, Benès opposait aussi bien des considérations d'ordre general, européen que des raisons d'ordre particulier, spécifìque aux inté-réts tchécoslovaques, et arrivait à des conclusione exactement contraires.
Le pian de séparation de l'Autriche de l'AUemagne écrivait-il est fonde sur des suppositions complètement erronées .
L'Autriche se separerà surement de l'AUemagne mais ce ne sera qu'au moment du désastre définitif des deux. Avant ce moment l'Autriche ne voudra et ne pourra pas le faire, car il nTy a pas de forces assez puissantes à l'intérieur de la monarchie pour l'y contraindre.
En second lieu, la manifestation du désir de séparer l'Autriche de l'AUemagne n'abrégé pas la durée de la guerre, mais, au contraire, la prolonge. L'in-gratitude des alliés envers les sacrifices des Tchécoslovaques et des autres peuples Bubjugués, alTaihlil la résistance de ceux-ci et par là meme les tendances centrifuges, ce doni; l'AUemagne ainsi que les Habsbourg ne peuvent qne profiter.
En troÌBÌème lieu, Benès démontre llmpossibilité de créer une Autriche