Rassegna storica del Risorgimento

GUERRA ITALO-TURCA 1911-1912
anno <1976>   pagina <51>
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Sur la guerre italo-turque 51
neur et qui ne connaissait rien aux affaires de l'étranger ne voulul pas entendre parler de la prise de possession de la Régence de Tripoli et l'affaire en resta là .
Ces souvenirs datent déjà de loin mais dans les circonstances présentes ils ne sont peut-ètre pas depourvus d'intérét. Ces (sic) pourquoi je me permets de vous les commu* niquer.
Veuillez agréer...
Bon d'Erp10)
Si le responsable de la légatìon de Belgique auprès du Saint-Siège se con­tente d'effleurer le problème encore foudrail-il apprécier la portée qu'il con-vient d'atlribuer à des souvenirs en des circonstances où ils penvent servir à comparaison si pas à faire co-mprendre des faits eontemporains le comte van den Steen, pour sa part, interroge directement une personnalité des ceroles que Fon a coutnme d'appeler bien informés . La dépèche du diplomate belge ne manqne pas d'intérét:
Monsieur le Ministre.
pai demandé hier a un personnage des plus en vue de la Consulta ce qu'il y avait de fonde dans les affirmations des journaux italiens au sujet d'une expédition que l'Italie preparerai t con tre la Turquie. Voici, en résumé, ce qui m'a été répondu:
Il s'agit d'une campagne de presse **) donc tendancieuse. Au début, elle a été menée par des journaux peu sérieux. Nous regrettons de la voir se généraliser et de trouver, ménte dans la Tribuna qui passe pour plus officieuse qu'elle ne l'est des arlicles belliqueux et des renseignements non autorisés. Je ne puis vous en dire plus sur des pré-paratifs qui seraient. du reste, justifiés par les récents événements de la diplomatie euro-péenne, lesquels mcnacent de détruire l'équilibre méditerranéen au détriment de l'Italie .
Ces deci ara tions paraissent assez graves. En Italie, le gouvernement ne se laisse pas remorquer par la presse en matière de politique étrangère, et dispose de moyens pour faire prévaloir ses idées.
Jadis Cavour eboisit le moment de la guerre de Crimée pour asseoir les prétentìons de la Puissance italienne dans le concert européen. M. Giolitti semble vouloir profiter des circonstances actuelles pour émettre vis-à-vis de la Turquie des prétentìons admises du reste par plusieurs autres états. Les prétextes du conflit ne manquent pas. La France et l'Angleterre sont liées par des conventions qui laissent à l'Italie le champ libre en Tripo-Iìtaine. La Russie et rAutriche-Hongrie n'ont pas d'intéréts vitaux dans ces régions et cetle dernière doit préférer voir l'Italie dépenser son energie dans l'Afrique médxtéranéenne qu'en Albanie. Enfìn, FAHemagne ne saurait se poser en médiatrice obligée entre l'Italie et la Turquie. Vxaiment la presse chauvine a beau jeu pour iravailler l'opinion et agir sur Fbostilité croissante des Italiens à l'égard du Turchisme.
Sans croire encorc à un conflit imminent, je tiens à constater que la situation ac-tuclie denoto plus qu'une crise de bluff italien.
Veuillez agréer...
van den Steen.12)
IO) AJ3.B., Coir. Poi. Lég.* Saint-Siège, t. XXIX, d'Erp à Davignon, Rome, 22 septem-
bre 1911 (n. 274/89).
il) Sur cette campagne de presse, voir: M. PINCHERLB, La preparatone dell'opinione pubblica all'Impresa di Libia dans Rassegna storica del Risorgimento, t. LVI, 1969, n. 3, pp. 450-482.
H) A.EJ3., Coir. Poi. Lég.i Italie, t. XXII, van den Steen à Davignon, Rome, 22 septembre 1911 (n. 783/286).