Rassegna storica del Risorgimento

GUERRA ITALO-TURCA 1911-1912
anno <1976>   pagina <53>
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Sur la guerre iUdo-turque 53
Par tradì tion le peuple ottoman ne cède que devant la défaite effective. L'Italie obtiendra malaisément le rcsultat qu'elle cherche sans procéder à la coercition dont elle redolite les conséquences.
Veuillez agréer...M)
Si van den Steen s'intéresse aux réactions de la ConsultaM et semhle risquer quelque prouostk, le baron d'Erp, quant à lui, s'inquièfce de la position du Saint-Siège et rapporto à Bruxelles l'essentiel d'une entrevue avec le cardinal Merry del Val, secrétaire d'Etat de Pie X:
Monsieur le Ministre,
Dans mon rapport du 20 septembre, je vous parlais de la facon extraordinaire avec laquelle les journaux catholiques d'Italie et surtout de Rome envisageaient la questìon de Tripoli et le sans-géne dont ils faisaient montre en parlant de l'annexion de ce pays à l'Italie.
Je me suis entretenu de la questìon liier matin avec le cardinal secrétaire d'Etat. Je lui ai demandé s'il désavouait la ligne de conduite de la presse catholique en general d'Italie dans la questìon de la Tripolitaine.
Son Eminence me répondit: De tous còtés l'on m'attaque: à Florence des journaux me traitent d'étranger et d'ennemi de l'Italie parce que je ne prends pas fait et cause pour l'Italie dans sa querelle avec la Turquie. Je n'approuve pas les journaux catholiques qui suivent dans la circonstance la voie suivie par le Corriere d'Italia.16) Il y a quelques jours VOsservatore Romano avait publié quelques lignes pour rappeler à la modération la presse catholique. Aussitót, tout le monde est tombe sur moi parce que j'étais un étranger, un ennemi de l'Italie. Je ne puis rìen faire.
Veuillez agréer...
B98 d'Erp m
14) A.E.B., Coir. Poi. Lég., Italie, t. XXII, van den Steen à Davignon, Rome, 24 septembre 1911 (n. 791/289).
*5) Voir, outre les rapports déjà cités: AJEJ3., Corr. Poi. Lég., Italie, t. XXII, van den Steen à Davignon, Rome, 25 septembre 1911 (n. 793/291) où le ministre de Belgique note que l'indécision ministérielle est encore renforcée et que a la nation est maintenue dans l'ignorance du programme projeté . Signalons encore un rapport du méme diplomate en date du 29 septembre, Idem, n. 804/298) commentant l'ultimatum italien à la Turquie.
i6) Sans déborder outre mesure du cadre de cet article, il convient de resituer la désapprobation du cardinal Merry del Val dans le contexte plus general du conflit qui opposa le trust de Grosoli au Saint-Siège dans les années 1910. En 1908, Giovanni Gro-3oIi, l'ancien président de l' Opera dei Congressi , creait à Rome la <c Società Editrice Romana . En 1910, le trust rcunissait // Corriere d'Italia (fonde à Rome le 26 juillet 1906 par Paolo Mattei Gentili, le Corriere dispariit en 1929) et lMvveretre d'Italia de flo-rance (voir R. AUBERX, Premessa ad una storia delVu Avvenire dans Humanitas, t. XXII, 1967, n. 4, pp. 488-512). Ces deux organes de ce qu'il est convcnu d'appeler la stampa di penetrazione adoptèrent dcs positions qui de plus en plus devaient déplaire au Saint-Siège. Le conflit qui naquit de certe opposition déboucha le 2 décembre 1912 sur la condamnation par Pie X dcs dcux titres déjà mentionnés auxquels s'ajoutcrent Vltalie de Milan et // Momento de Turin en 1912, tandis que le Messaggero Toscano de Pise n'cntrait dans l'organisation editoriale qu'en 1913. Le Corriere di Sicilia, enfin, n'y flt que deux très brèves appari lions: en 1911 et 1913.
i?) A.E.B., Corr. Poi. Lég., Saint.Siège, t. XXIX, Rome, 30 septembre 1911 (n. 280/93).