Rassegna storica del Risorgimento
CARTEGGI (WALLON-FERRARI); FERRARI GIUSEPPE; QUESTIONE ROMANA;
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1976
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Lettere di Jean Gustave Wallon
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entre vous, t il m'a répondu qu'il était loin de renoncer à faire cette publi-cation proposee, quii la ferait mème, amai qu'il vous l'avait dit, mais toujoura pour la fin de janvier ou février, pour la saison de printemps en un mot. C'est donc pour ce moment là que vous devez vous tenir prét
Je n'ai rien compris, absolument rien à votre lettre au sujet de Thiers et Gambetta. Je m'occupo peu de ce dernier qui me parait cependant tenir d'une manière très habile son ròle ne ministre au département (?) de l'opposition. Il éveille et retienl, enrole et discipline cette masse fiottante et mécontente qu'on appelle le radicalisme, qui nous ram enera it en 24 heures, si on la la issai t faire, le despotisme militaire. Quant à M. Thiers, je crains que vous ne le jugiez d'après vos radicaux qui ne valent pas mieux que les nótres, et qui ont peur de la France meme désarmée, occupée, qu'ils insultent tous les jours. Je vous ai mis ces jours-ci à la Poste un article du Journal des Dèbats, inspirò sans doute à Versailles, qui dit le cas qu'il faut faire de ces Pèlerinages et autres manifestations cléricales dont vous paraissez crai nd re les conséquences. En réalité, ils ne serviront qu'à faire renaitre la France de Voltaire; mais ce ne seca point sans combat, car l'élément religieux que vous supposiez sans racines, s'... de jour en jour et uniquement digne de mépris s'est au contraire fortement organisé, grace à la complicité des gouvernements, et aujourd'hui il tient en échec les idées libérales. Mais le resultat de la lutte n'est pas un instant douteux. M y aura comme un ra jeunissement de 89 et un nouveaux épanouissement de ses principes. Il faut pour cela laisser mourir le Pape en paix et ne pas, par conséquent, Ini chercher de nouvelles querelles. S'il était martyre, il deviendra Dieu. Je concois que vos hommes et vos parlis soient impatients d'arriver; il faut pourtant qu'ils se résignent à marquer le pas. Leur tori est de prendre au serieux tonte notre presse dite conservatrice et qui n'est qu'ultramontaine. Son langage est factice, son action est nulle. Quel que soit le gouvernement, on ne fera rien, à moins que vous n'alliez tout à fait à la Prusse pour changer le statu quo en Italie. Seul le Coni te de Chambord, créature dea Jésuites, essayerait de restaurer le Pape; mais c'est cela meme qui le fait de plus en plus délaisser. Son nom seni fait rire (?), non à cause de lui, brave homme, mais à cause de son parti dont l'impuissance et l'impossibilité n'ont jamais été plus manifestes. Les pèlerinages qui vous font peur, nous font rire et n'aboutiront qu'à provoquer une première et très importante scission (?) dans le parti conservateur, qui voudra et devra s'isoler des ultras. Puis, à la première occasion, la question religieuse se poserà, et vous verrez alors ce que pése en France le parti des Jésuites et de VUnivers. Point de proscritions, de persécutions, de restrictions, rien que le droit commini du bon sens et du dédain. La France féodale sera étonnée ellevmème d'étre si peu nombreuse après avoir fait tant de tapage. On s'en raoquera, et tout sera dit, après quelques coups de couteaux dans quelques villes du midi. C'est du moins mon espoir; si non la lutte sera rude, longue, mais son résultat inévitable; attendez, prenez patience, et ne vous faìtez pas Prussiens par cela, car ce serait dire qu'il vous faut toujours et quand meme un Patron, ce qui ne saurait ètre après l'affranchissement.
Avez-vous recu ma Vérité sur le Concile, qui se vend bien, ce qui prouve qu'on est paa aussi ultramontains qu'on le parait? A mesure que nous reviendrons à nous, à notre ben sens, nous rentrerons dans notre tradìtion, libérale quant'aux idées, jacobine ou despotique quant'aux moyens, mais aujourd'hui plus réservée.
Tout à vous