Rassegna storica del Risorgimento

CARTEGGI (WALLON-FERRARI); FERRARI GIUSEPPE; QUESTIONE ROMANA;
anno <1976>   pagina <446>
immagine non disponibile

446
Clara M. Lovett
Paris, 26 fevrier 1873 Mon cher ami,
About avec qui vous avez dine à Rome vient de me raconter sa mission, et si je l'ai bien compris, il me semble que vous ne devez pas étre mécontent de M. de Remusat, vieux rationaliste que les questions religieuses interessent peu. Peut-ètre son fanatique beau-frère, M. de Corcelles, jadis catholique liberal, et dispose sans doute à prouver sa soumission au nouveau catholicisme ultra* montain, quoique j'en doute en peu, l'inquiéte-t-il par moments; mais en somme il me parait que vous ètes absolument les maitres de la situation et qu'elle sera ce que vous la ferez. La diplomatie laissera faire. Les elameurs de l'opinion publique dans les différents pays pourraient seules la tirer de son abstention et les esprits ont partout des préoccupations qui les touchent plus directement. On me dit que l'Autriche poursuit la voie catholique, mais anti-ultramontaine, ouverte par M. de Beust, et sa demande d'abandon de Rome par nos troupes en juillet 1870 le prouverait assez. L'Espagne a beaucoup à faire sur les bras, Burtout depuis quatre mois que Rapetti dirige de Pan le mouvement Jacobin-Jésuite, qui espère soulever la République à Rome pour défaire l'Italie et sauver le Gesù. La Belgique ne peut rien faire seule et la Franco ne suivra pas Textréme droite, à moins que par quelque imprudence vous ne donniez aux persécuteurs le róle de persécutés. La question des maisons généralices (?) se trouve dono réduite à mie pure question de politique intérieure, ce qui est le point important, car il me semble que la politique de la Curie Romaine étail d*en faire une question de politique internationale, considérant les ordres reli-gieux comme des organes essentiels à la vie de l'Eglise et leur faisant recon-naitre indirectement ainsi une existence officielle ou méme diplomatique, intéres-sant tous les Etats calholiques.
Mais les Etats n'ont pas voulu, en ce moment du moins, la suivre dans cette voie, et ils ne paraissent pas disposés à sortir de leur neulralité. C'est à vous à ne pas les en tirer malgré eux. Sauf cela, tout ce que vous ferez dans le sens le plus liberal era ausai le plus populaire, memo chez nous, ou la France clericale et factice, que l'Empire avait susci tee et dont il a été la vietarne, après avoir été son complice et sa dnpe, s'évanouit tous les jours. L'esprit de 89, que vous avez connu et servi en 1840, et qui est le vrai fond de l'opinion, réparait de tous cotés. Il n'irà pas à l'athéisme, si ce n'est par accident et par crise, mais il n'irà pas non plus au jésuitisme, que l'Empire encourageait sous mairi en le déguisant, que sa chute a laissé voir à nu, et dont la France a encore plus horrenr que penr. La disparition sans bruit du Gesù serait donc le plus grand service que vous pussiez rendre au libéralisme et au Christianisme, et si vous voulez sur ce point Favis d'un de vos archevéques dont j'ai vu et lu la lettre en Itali en, prenez la dernière brochure du P. Hyacinthe: Catholicisme et Protestarti isme, vous l'y trouverez tout au long.
La raison n'est pas moins intéressée que la foi à l'évanouissement de ce grand corps de gens impersonnels, ayant abdiqué tonte volonté, qui s'est substitui à l'Eglise et qui, on peni le dire aujourd'hui, l'a presque complètement détruite dans les individua corame dans les Etats. Il y a des fanatiques, il n'y a plus des croyants. Dieu est devenu l'agent d'une société aecrète qui vise à s'emparer du Pouvoir et nullement a sauver, à élever les ames. Rédnire ce parasitisme qui étouffe l'Eglise aux plus modestes proportions, car on ne saurait l'anéantir