Rassegna storica del Risorgimento

AMICI SCOMPARSI
LUC MONNIER (1902-1976)
Le 27 septembre 1976, une foule d'amis, de collègues, d'aneiens étudiants remplìssait le modeste tempie campagnard de Cartigny, près de Genève, pour un dernier hommage à Lue Monnier. L'Italie et le Risorgimento ont tenu une grande place dans ses sentinients et son activilé scientifique. Une vocation precoce l'avaìt oriente vers l'histoire et il se tourna naturellement vers la période de l'Unite ita-Henne car il y était predispose par la tradition fa ni ili al e. Son grand-pere Marc Monnier (1829-1885), né à Florence, auteur du célèbre ouvrage L'Italie est-elle la terre des morts? avait, durant son séjour à Naples, de 1856 à 1864, partagé l'enga­gement politique des grands patriotes italiens du Risorgimento et avait été un des médiateurs les plus écoutés entre le mouvement national et la culture frangaise. Son pére, Philippe Monnier (1864-1911), romancier et historien de renom vécut, lui aussi, en Italie à laquelle il consacra deux de ses meilleurs essais, Le Quattro' cento et Venise cui XVlìl siede. Par sa lignee maternelle, d'autre part, Lue Mon: nier tenait aux de La Rive, les cousins genevois du comte de Cavour. Elevé dans la tradition du XIX siècle genevois, protestant et liberal, largement ouvert aux courants intellecruels cosmopolites qui traversaient sa cité natale, Lue Monnier se lia d'amitié avec Guglielmo Ferrerò qui guida ses débuts d'historien. L'homme était d'une grande qualité d'esprit et de coeur. D'une courtoisie raffinée, teintée d'un humour toujours bienveillant, il detestali l'emphase et répugnait à se pousser sur le devant de la scène. Un de ses étudiants, devenu son collegue à l'Université, évoqne un examen où un candidat, heureux d'avoir tire une question qu'il connait bien, développe son su jet avec un luxe de détails prolixes et s'arréte enfin, satisfait, attendant des louanges. Et Monnier de lui dire, doucement: Yous en avez trop dit>. Tonte sa personnalité est dans ce trait.
Après un passage dans l'enseignement secondaire Lue Monnier entre, en 1942, à l'Université de Genève où il accomplira toute sa carrière académique, comme ebargé de cours d'histoire du XVIII siècle, puis comme professeur d'histoire contemporaine et diplomaticele, de 1943 jusqu'à sa retraite, en 1969.
Son activilé va très vite se concentrer sur la France et l'Italie du XIX siècle. ED 1932 sa thèse de doctorat, VAnnexion de la Savoie à la France et la politique suisse (1860), constitue un apport fondamenta! et désormais classique où il niet eu lumière l'une des phases diplomatiques les plus complexes du Risorgimento, autour de la baiatile qui se livre entre Turin, Paris, Berne et Londres pour le ratta* chement de la Savoie a la France et les prétentions de la Suisse sur la Savoie du Nord. Il reviendra sur ce thème, en 1958, avec La Savoie du Nord et Genève en 1814. Dèe 1942, Lue Monnier s'inléresse à Tocqueville dont il publie les Souvenirs et, en 1964, il donne de ce texte célèbre une édition definitive (Oeuvres complète de Tocqueville, tome 12), conduite sur le manuBcrit originai. En 1960 viendra l'essai sur Tocqueville et la Suisse. En 1948, il collabore au volume collectif l'eu­rope en 1848 et, en recueil Genève et l'Italie. Sa profonde connaissance du Risorgimento se manifeste dans ses autres écrits: la rédaction de la partie con* cernant la Suisse du corpus bibliographique en hommage à A. M. Ghisalberti et