Rassegna storica del Risorgimento

FERRARI GIUSEPPE; LOVETT CLARA MARIA SCRITTI
anno <1980>   pagina <293>
immagine non disponibile

A proposito di Giuseppe Ferrari
293
Rue du Bac, il 15 maggio 1848.177) Dopo aver parlato di un debito che ha con il suo corrispondente e della sua intenzione di saldarlo al più presto, Ferrari, da poco tornato da Milano a Strasburgo, riferisce a Gorresio l'impressione che gli ha fatto la capitale lombarda ed esprime la sua opinione sulla politica che do­vrebbe scegliere Carlo Alberto, le cui mosse devono stare molto a cuore al tranquillo professore di sanscrito:
Mon ami, ce pauvre Charles Albert est mal conseillé: à sa place je ferais prendre Balbo et tuttiquanti et je proclamerais la république: il est sur que dans ce cas la haute Italie le proclamerai! roi à l'unanimité par reconnaissance. Sans quoi on est persuade: 1 qu'il a trahi; 2 qu'il trahit; 3 qu'il est ladre et ambilieux; 4 qu'on peut se passer de lui; 5 qu'on peut se passer des roia. Telle est la conviction des milanais et à force de tirasse le pauvre Charles Albert finirà par détruire tout de bon: roi de Sardaigne et rien de plus.
Qu'il se gardc de mes amis de Milan, on a beau les menaecr de les massacrer, Gioberti a beau faire placarder ses épitres sur les murailles, Meneghino lui a déjà répondu et Mene­ghino triomphera. Quel admirable homme que ce Meneghino! Cinq jours de combat Font transformc, je l'idolatre: il est fier, jaloux de sa liberto, méfiant, vaillant. Il a jetté sa livree de domestique, il porte le fusil sur l'épaule, il donne des poignées de main très démo-cratiques, il se moque des comtes des marquis des généraux des rois, il veut ètre maitre chez lui, padron di casa sua. Que dis-je? Il est plus avance qua Mazzini. Quant aux Collegno aux Arconati aux Borromeo, ils sont tous passés à l'état de Guizots et ils me font pitie; je ne voudrais pas de leur place pour ime liste civile.
Adieu, mon cher ami, à bientót si tu reste à Paris, à bientòt encore si tu pars pour Milan,
Ton ami Ferrari
Strasbourg, 22 Rue de l'Are en Ciel.
La seconda lettera, come ci informa il timbro postale, è del 30 marzo 1849 e viene da Bourges, la piccola città posta nel cuore della Francia dove Ferrari fu spedito ad insegnare in un oscuro liceo dopo essere stato privato del posto di supplente all'Università di Strasburgo in seguito all'esito negativo della par­tecipazione al concorso d'aggregato. Ferrari scrive quando è ancora viva l'emo­zione provocata dalla rotta piemontese a Novara, e innanzitutto esprime con grande delicatezza all'amico rimasto a Parigi la propria partecipazione al dolore comune: come è comprensibile, il futuro gli appare gravido di nubi ma, quel che più conta, la sconfitta del Piemonte non fa che confermare in lui la certezza della necessità di anteporre la libertà all'indipendenza; l'errore dei monarchici e dei repubblicani mazziniani era stato quello di aver seguito una strategia in cui la guerra aveva costituito l'obbiettivo primario:
Bourges, 30 mars 1849 Mon cher ami,
J'ai recu en méme temps ta lettre ton articlc et la noti velie du désastre de 1 arméc piémontaise. Je ne partage pas tes idées, tu le sais, je n'aime pas Charles Albert, je suìs l'adversaire declaré de ses hommes, mais je t'ecris navré de douleur pour partager la douleur que tu dois éprouver. Les conséquences de la déroule seront très graves; point de milieu: ou la restauration ou la revolution universelle, dans quelque mois l'Italie toute entière sera autrichienne ou républicaine. Si la seconde alternative est dans mes espérances je n'en suis pas moina affligé de voir frappée par Radezski une armee qui aurait triomphé giudee par la revolution.
177) La data è quella del timbro postale.