Rassegna storica del Risorgimento
GIORNALI POLONIA 1859-1861
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1986
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L'unificazione italiana sui giornali polacchi 5
expériences de la guerre de Crimée on y affirmait catégoriquement que les guerres en elles-mèmes n'apportent pas le salut aux nations, et si celles-ci confient leur sort et leurs espoirs aux despotismes en négligeant leurs propres efforts, qui sont l'unique condition leur permettant de retrou-ver leur indépendance, alors les guerres ne sont que calamite pour les nations et profit pour les despotes . Les buts politiques de l'empereur Napoléon III y sont aussi très justement présentés: Sauver sa vie propre, briser le désir de la nation italienne, prevenir son insurrection [...], obliger le pape à reconnaitre l'Empire francais comme l'autorité civile du monde catholique [...] en créant quelques royaumes plus importants, satisfaire partiellement les désirs d'unite des Italiens, conquérir, sans le laisser parai-tre mais, en réalité, tenir toute la péninsule italienne en dépendance, avoir l'avantage sur la mer Mediterranée, en faire un lac francais en paralysant facilement l'Autriche [...] et en élargissant les influences francaises, affermir la dynastie napoléonienne... . Tous ces calculs de cabinet peuvent cependant ètre basculés. Mais et ceci a été écrit au mois de mai 1859: la guerre peut abonder en conséquences imprévisibles [...] lorsque la nation italienne fera un terme aux essais arrangés à Paris et à Turin, et remplacera la politique franco-sardaignienne par une politique nationale révolutionnaire . 9
Lorsque l'unite de l'Italie devint un fait, le Demokrata publia un article intitulé Le pouvoir civil du pape . On y déclare pour commencer que lorsque la Pologne était un Etat libre elle a souvent été utilisée comme instrument de la politique du pape, et qu'une fois son indépendance perdue, elle s'était traité avec mépris, le monde catholique demeurant muet tandis que les Polonais étaient persécutés par la Russie schismatique. Les démo crates polonais n'en sont pas pour autant les ennemis de la religion et de l'Eglise catholique, mais sont partisans de la laìcisation des relations dans la société et de la mise à l'écart de l'Eglise des affaires politiques. De ceci découle aussi l'opinion qu'on se fait du Risorgimento: Nous sympathisons avec le mouvement italien non seulement parce que cette nation, conquise et opprimée tout comme la nòtre, combat pour le droit de s'organiser selon sa propre volonté, pour le remembrement de ses membres déchirés en une patrie, pour la construction de son Etat sur la base de la natio-nalité, et donc pour les mèmes droits, conditions et fondations de l'exis-tence politique pour la conquète desquels la Pologne devra, tòt ou tard, s'insurger également; [... Mais que] avec l'indépendance, l'entièreté et l'unite de l'Italie, le pouvoir civil du pape deviendrait spirituel, retrouverait sa pureté initiale et serait à nouveau la religion des nations prèchant les principes de liberté, égalité et fraternité... . *>
Les événements italiens étaient suivis avec une attention non moins grande par les rédacteurs et publicistes de Przeglad Rzeczy Polskich. Quand, après la victoire sur l'Autriche, les entreprises d'unification prirent de l'ampleur en Italie, l'estime des rédacteurs du Przeglad pour le mouvement et la nation italienne grandit également. Dans le méme temps la position adoptée par la Curie romaine vis-à-vis de l'unification du pays était sévère-ment critiquée. Au sujet de l'encyclique de Pie IX du 19 janvier 1860, dans
fl Demokrata Polski, voi. 19, n* 50 de 15 V 1859, pp. 197-198. 7) Demokrata Polski, voi. 20, n 59 de 10 II 1860, pp. 233-234.