Rassegna storica del Risorgimento
1820 ; LUCCA ; MARIA LUISA DI BORBONE DUCHESA DI LUCCA E DI PAR
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1921
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Luigi Kossulh nel suo carteggio con Giuseppe Mazzini 23
crois avoir encore, non un ròte à jouer, mais une tàche à remplir pour le salut de ma patrie. Cest pour cela que je me prépare avec une assiduite Iabourieuse. Au passe, l'art militaire me manqua; je ne pouvais prendre sur ma consci enee la responsabilité du com-mandement des armées, et la nation fut trahie. A present, je me suis fait soldat, et j'en suis sur, que si la piqué du soldat et le bàton du general en chef à la main, j'irai demander raison aux ty-rans de ma nation ce combat sera decisi!, non pour ma patrie seulement, mais pour bien des autres encore.
Je ne dis pas cela par enthousiasme théorique, pour ce qu'on appelle solidarité fraternelle des Peuples. Cest une idée bien belle je Padore, mais e'est une idée trop generale, une étoile brillante, mais trop lointaine, une idée dont Faccomplissement sera più tòt le resultai de la li berte conquise que le moyen de la conquérir. Le coeur humain des peuples est trop étroit, pour se laisser entrafner jusqu'au martyre pour l'humanité, par l'amour de l'humanité. L'exemple de Jésus-Christ est bien grand, bien glorieux; mais il était Dieu. Les peuples ne sont que des hommes, à qui le mot Patrie avec tous ces intérèts, tous ces sentimens qui s'y rattachent vaut en fait d'action infinement plus que tous les déclaraations des idées générales humanitaires. Le temps des idées est passe. Les peuples sont mùrs. Il leur faut de l'action. Croyez-moi, votre em-prunt de 10 millions, et la révélation factice de votre immense in-fluence sur votre patrie, par la facilité de la réussite de cet emprunr, vaut infinement mieux que tous ces déclamations issues du Comité centrai de Londres, qui me font forcément l'impression de l'homme qui voudrait prendre des oiseaux tambour battant.
Est-ce que vous vous enthousiasmeriez jusqu'au sacrifice du martyre pour les Iroquois? moi non, je le confesse, Est-ce qu'une revolution d'Irlande vous aidera-t-elle dans l'affranchissement de votre belle patrie? je ne le crois pas; au contraire, il se peut bien, que vous auriez quelques bataillons des Irlandais partisans du Pape à combattre à Rome; corame vous avez déjà eu à combattre des Francois républicains.
Moi, j'ai vécu 48 ans d'une vie orageuse, pleine des périls, des souffrances et d'activité; je prends ies choses du coté pratique comme vous aussi. J'avoue donc, qu'en homme pratique j'ai l'idée,