Rassegna storica del Risorgimento
CALAMAI GIOVANNI; CARTEGGI (SERATTI-CALAMAI); GRANDUCATO DI TOS
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1993
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Bianca Maria Cecchini
avis de cette lettre, à quelles conditions, si on lui a impose l'obligation de refuser le passage aux francois, et de l'empécher en y employant la force; quelles forces la République a préparé pour cet objet, et si ellés sont sufìsantes pour s'opposer à l'impétuosité que les Francois voulussent y employer?
Cet article est en parti éclairci dans ma lettre, quant à la réponse de la Cour de Vienne voici ce qu'il me reste d'ajouter. Le Gouvernement croignant que les commissaires francois à Nice ne fixent une invasion sur le territoire de la République du coté de Bordighera et de Ventimille, en apprenant l'événement du 5 Octobre, avoit envoyé à San Remo 4 miles fusils pour armer les paysans, des canons, poudre et boulets escortés de quelques soldats, avec ordre au commissaire Vincenzo Spinola de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les frontières. Cette démarche faite, on attendoit avec impatience la résolution de la convention sur l'explication envoyée par un courier au Chargé des Affaires de la République à Paris. Celui ci a déjà écrit deux fois que, dans la conférence qu'il a eue avec le Ministre des Affaires Etangeres, Fourquieux, celui a déclaré que si sa République ne faisoit restituir les frégates prises dans ses ports, la Convention lui déclareroit la guerre et feroit détruire jusqu'au fondament la Ville de Génes. Dans le second rapport il a mandé qu'il s'étoit présente plusieurs fois chez le mérae Ministre, mais qu'il n'a pas été recu. Qu'il avoit demandé un passeport pour envoyer son courier mais qu'il n'a pu l'obtenir. Qu'il avoit lieu de craindre pour sa personne, et que les raisons qu'il avoit alléguées au Ministre de rimpuissance de la République de restituer les frégates, et de les défendre contre la violence avec laquelle elles ont été saisies, n'ont pas été acceptées. Ces rapports ont été lus au Petit Conseil, où ils ont occasionné beaucoup d'inquiétude à tous les partis, mais ils n'ont produit aucune détermi-nation pour se mettre en état de repousser les hostilités. Ce qui a inquiète le plus le Gouvernement c'est la nomination et l'envoi à Nice de Jean Baptiste Serra (fils de Jaques) en qualité de commissaire, qui s'étoit enfuit il y a près de deux ans de la maison paternelle, et qui a développé à Paris des sentiments de baine pour sa Patrie, à conséquence. Elle n'a pas voulù entrer en alliance avec les régicides. On craint aussi que Santi e Spinola, qui se sont retirés à Nice n'adoptassent le projet d'introduire les Francois sur le territoire de la République. Mais jusqu'à présent on n'a pris et on ne prend aucune mesure pour empécher l'effet de cette tentative.
4. En quel concert se trouve la République avec les Francois; si le Gouvernement actuel de Génes montre pour eux de la partialité, et si on pouvoit se fier aux promesses qu'il pourroit donner aux autres Puis-sances au désavantage de la France?
La République montre en general plus de penchant et plus d'amitié aux Francois qu'autres Puissances. Sa partialité pour eux est visible en toute occasion. Plusieur membres sont attachcs a la France par crainte de perdre icur capii aux, d'aulres par la conformi té de ieurs principes avec les jacobins de Paris, et quelques autres cncore par baine pour les Cours Coallsées et principalement pour celle de Turbi.