Rassegna storica del Risorgimento
CALAMAI GIOVANNI; CARTEGGI (SERATTI-CALAMAI); GRANDUCATO DI TOS
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1993
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Bianca Maria Cecchini
ment quel qu'il soit dans la conduite de la République vis-a-vis de la France, ou une réponse tant soit peu satisfaisante à l'Empereur, paroissoient dangereux, et pourroient porter les Francois à transporter le théàtre de la guerre dans les Etats de Génes. Restant au contraire fermement attachés au systéme de neutralité, la France -respectera le territoire de la République, corame elle l'a fait jusqu'à présent L'on a fait observer que le Gouvernement ne sauroit donner une réponse decisive à la Cour de Vienne par les raisons suivantes:
1. Si le Gouvernement répond qu'il est en état de défendre les debouchés de Ventimille, et de s'opposer aux Francois qui tenteroient une invasion de ce cote là, outre qu'il devroit manifester à l'Empereur ses moyens de défense, il faudroit commencer à les mettre en état de résistance, ce qui aittireroit sur les bras de la République les Francois, qui porteroient la guerre au sein de ses Etats.
2. Et si le Gouvernement répond qu'il n'est pas en état de se défendre (et il diroit la pure vérité) il craint que l'Empereur ne lui offrirà ses troupes, ce qu'on voudroit absolument éviter, bien résolu de ne pas accepter ce secours.
Dans cette alternative et le contraste d'opinions qui règne entre les membres du Gouvernement, et qui est déjà connu aux Puissances Coali-sées, la République ne sait elle-mème à quoi se résoudre. Et si l'Empereur conjointement avec le Roi d'Angleterre ne coupent pas ce noeud gordien, l'Italie sera toujours exposée, et la France conserverà à Gènes une source intarissable de secours en toute genre d'approwisionements que lui procurerà la neutralité de Gènes.
C'est une pure défaite avance par le Gouvernement dans sa première réponse, que le blocus des Anglois empèchoit la République de prendre des mesures de défense du coté de Ventimille. Par la connaissance profonde que j'ai du locai, je puis assurer positivement que, quand mème ce blocus sera leve, on ne penserà pas du tout à cet object, et moins encore l'on voudroit opposer la résistance aux Francois en cas d'une invasion de leur part.
Dans ce moment, tandis qu'on ne prenent aucune mesure pour défense à Ventimille pour ne pas irriter les Francois, l'on ne neglige rien pour ne fortifier du coté de terre et de mer, pour opposer la plus vigoreuse résistance aux Coalisés; et on fait hérisser des canons et des bombes les batteries de murs extérìeurs pour défendre la Ville des attaques du coté de la Coquette et de Bisagne.
Dans les plus petites occasions le Gouvernement fait paroitre sa partialité pour la France et son éloignement pour les Cours Coalisées. Il est indubitable qu'il sait, qu'on a arme des corsaires et que l'on arme méme aprésent un bàtiment en course dans le port de Gènes; mais il a fait semblant de l'ignorer. En attandant son commerce s'en ressent, car ces corsaires francois, armés à Génes et par des Gènois, saisisent sous les canons de la Ville des bàtiments qu'ils conduisent dans ce port pour les vendre.
Les inrtrigues de Tilly dómasquées et de ses agens gènois méritent égalemcnt l'attention la plus sérieuse de la part des Puissances Coalisées. Car si une fois le jacobinisme s'établit à Gènes, toute l'Italie s'en res-