Rassegna storica del Risorgimento

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Bianca Maria Cecchini
Lombard, où on les exorte à s'unir à la France en secouant ce joug de la tirannie, promettant que l'armée francois vìendroit à leur secours avant le premier du mois de février. Un certain Loriol doit distribuer ces manifestes en francois et en Piémontois dans le Piémont et Dumeniol ci devant avocat au Parlement de Nancy les fera circuler en Italien dans la Lombardie.
Les dépouilles des Eglises rapportent des sommes immenses, en fournissent des moyens terribles aux régicides pour soutenir et faire la guerre aux Puissances, et pour corrompre les gens dans tous les Etats. Les soldats ne leur manquent pas. N'étant qu'à la première réquisition ils ont des armes nombreuses en campagnes et il leur reste eri core deux réquisitions en réserve.
Je suis persuade, et le discours de l'Agent de France me confirme dans mon opinion, que l'Italie entière sera envahie. L'armée qui a fait la conquéte de Toulon ne resterà pas oisive, elle sera employée à pénétrer par les Etats de la République en Piémont, qui, étant une fois conquis, exposeroit toute la Lombardie, et en suite les autres Etats de l'Italie à subir le mème sort.
C'est une erreur de croire que le Gouvernement de Génes puisse en vertu de sa prétendue neutralité réfuser le passage aux Francois; ils le prendront de force, et il ne resterà alors à la République qu'une protestation ridicule à faire et qu'une vaine excuse à alléguer, de n'avoir pù l'empècher, n'ayant pas assez de force pour s'opposer à cette violence. Je suis moralement persuade que ma prédiction se vérifiera car les amis de Tilly assurent déjà que les Francois pénétreront en Piémont avant la fin du mois prochain, et qu'ils prenderont un tout autre chemin que celui de Saorge, où ils ont perdu une grande quantité du monde sans aucune succès.
L'Agent de France fait faire à Gènes 60 milles chemises et 30 milles paires de souliers. Il a commandé ce dernier article depuis quatre jours avec accord de fournir ces souliers au bout d'une terme le plus court. L'entrepreneur lui a fait observer qu'à cause des fètes de Noel il ne pouvoit pas faire travailler les ouvriers, à moine que l'Archevèque de Gènes n'accorde la dispense; Tilly a prie l'Archevèque, qui a eu la bénignité de le faire. Il achete également des fusils; une de ses chambres en est déjà remplie et on m'ont assuré qu'il a demandé au Gouvernement de lui vendre jusqu'à 50 milles pièces.
Persuadés Vous, Monsieur, une fois pour toute, que la conquéte de l'Italie est le projet favori de la Convention qui, sous prétexte de se venger de quelques Puissances, convoite les richesses des Eglises, des Princes et des Particuliers de cette contrée. Les gens aveuglés ici, ou par leurs intérèts particuliers qui nuisent toujours au bien public, ou par leur attachement insensé pour les principes abomìnables et inhumains des jacobins, ne voyent pas l'abfme que cette sette infernale leur prépare pour y précipiter avec le reste de l'Italie. Ils ne parlent que de leur neutralité, faìble barrière pour retenir la fureur des brigands, et ne cessent de faire des bassesses auprès de la Convention, dans Vexpérance de con­server et la garantie de leurs capitarne, qu'ils perdront ensuile avec le reste de leur bien. Vous savez Monsieur que leurs capitaux sont séquestrés, et leurs procureurs et banquiers sont mis en état d'arrestation, aussi