Rassegna storica del Risorgimento

458 j Jacques Misan-Montefiore
se partagent la faveur de leurs auteurs: le dénigrement systématique ** et Padmiration excessive. Aussi fausses Pune que l'autre, elles rencon-trent Phostilité de la presse sérieuse.57)
Dans ces conditions, l'Italie est donc peut-ètre, et de facon para-doxale, le pays qu'on a le plus vu mais le moins regardé, celui qu'on a jugé le plus souvent mais sans examen et sans impartialité .58)
Infidèle de propos délibéré à la réalité qu'il prétend décrire, le voyageur peut l'ètte aussi d'une autre facon, de beaucoup plus insi-dieuse. Faite de silence et d'immobilità, la vie politique n'existe en eftet en Italie que sourdement et dans des retraites que percerait avec peine un oeil étranger .59) En dépit de la meilleure bonne volonté, il ne sera le plus souvent amene à observer que des intrigues d'amour, des usages insignirlants et de banales particularités m qu'il sera amene à observer. C'est la raison pour laquelle une quantìté incroyable d'écrits consacrés à la patrie de Dante se distinguent par leur effarente médio-crité, celle aussi qui cause la répugnance du Globe à en augmenter le nombre, celle enfin qui lui diete sa ligne de conduite: tenter, à Paide de quelques documents authentiques [...] de rectifier sur ce beau pays plusieurs idées généralement adoptées en France et qui ne lui paraissent pas complètement exactes .6,)
Nous verrons toujours les doctrinaires mettre tout en oeuvre pour ètte fidèles à un principe auquel nous devons des pages remarquables à la fois par leur haute tenue et leur homogénéité.
* * *
Source de tous les maux dont souftte la péninsule, les divisions linguistiques et politiques nuisent en partìculier aux visiteurs. Et Pun d'eux de se plaindre avec un humour tout stendhalienffl) de ce que les pièces d'or et d'argent, comme les mots, changent de valeur à me­sate que Pon avance et que Pon puisse avec son dictionnaire ita-
*> A. CREUZE DE LESSER, Voyage en Italie fait en 1801 et 1802, Paris, Didot, 1806.
5T) PaBmi ses nombreuses critiques, nous en reriendrons une, celle de la Dècade qui note à propos de la tendance à l'hyperbole: On ne veut point passer pour sentir faiblement, ou pour ne pas savoir rendre ce qu'on a senti. On se travaille afin de parafare chaud, anime, pittoresque, et l'on donne dans une emphase ridicule. Autre cause, on alme à faire envie: le plaisir qu'on a eu, on l'exagère; celui qu'on n'a pas eu, on le feint: il en coute d'avoir été dupe, on se venge en dupant les autres. {Dècade, 49 (11 avril 1806), p. 205).
) Revue francaise, II (1829), p. 2.
) Globe, VII (15 avril 1829), p. 233.
*) Ibidem.
6I> Ibidem.
e ti s'agit de Duvcrgicr de Haurannc.