Rassegna storica del Risorgimento

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Jacques Misan-Montefiore
cieux, un narrateur judicieux et fidèle.710 H devra aussi étre à la fois degagé des préjugés de son pays et doué de la facuite de pénétrer l'àme d'une nation aussi complexe.71) S'il répond à ces critères, les Ita-liens lui paraìtront ce qu'ik sont réellement: des étres plutòt faibles que méchants, plutòt amollis que dépravés .72) En d'autres termes, tout en appréciant leur manque d'afTectation, il reconnaìtra en évitant avec le plus grand soin toutes les exagérations bibliques de voyageurs an-glais ,73) que l'état moral de l'Italie est mauvais parce qu'il brise la famille, désorganise la société, et livre la nation entière à une poi-gnée d'oppresseurs .74)
Pour ce qui est du style, la sobriété sera sa première vertu, Exempt des réveries sentimentales et descriptives 75) qui le déparent trop sou-vent, il s'efforcera d'acquérir le charme qui constitue la supériorité ab-solue de tout ce qui sort de la plus alerte de Stendhal, de ce Sten­dhal qui connait l'Italie, c'est-à-dire son pays, ses monuments certes mais surtout ses hommes, comme pas un et qui, tout en l'aimant passionnément au point d'en adopter les goùts, les idées, les vices méme, cherche toujours à préciser et à definir ce que les Italiens font par instinct:76)
[il] s'est fait de l'Italie une sorte de fìef: il l'exploite comme -par droit de conquéte. Tous les deux ou trois ans, il nous donne quelque livre bien anecdotique, bien plein de babil et d'étourderie dogmatique sur les arts, la politique et les hommes. On se fàche avec lui, on s'en ennuie, on s'en amuse; on sauté des pages entières; puis on revient; en un mot on le lit comme on écoute un causeur de salon à qui on tourne les talons pour une mauvaise plaisanterie et vers lequel une bonne saillie ramène.77)
Expression privilégiée de la société, la littérature ne saurait étre absente d'un tableau de la péninsule qui se veut véridique et complet. Aussi, est-ce toujours en bonne place que nous le verrons figurer dans l'image de l'Italie telle qu'elle nous est proposée par les doctrinaires.
Les principes qui les informent nous sont à présent connus; nous pouvons entreprendre avec eux le voyage en Italie réel et idéal à la fois auxquels ils nous convieni dans leurs joumaux.
70) Globe, VI (13 février 1828), p. 199. 7 Globe, I (16 novembre 1824), p. 129.
72) Globe, VI {13 février 1828), p. 199.
73) Globe, II (8 novembre 1825), p. 941. 70 Globe, VI (13 février 1828), p. 199. 75) Globe, IH (24 décembre 1825), p. 7. 7 Globe, VI (13 février 1828), p. 199.
77) Globe, VII (16 settembre 1829), p. 586.