Rassegna storica del Risorgimento
Francia. Italia. Filosofia politica. Storiografia. Secolo XVIII
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462 Jacques Misan-Montefiore
Hermes qui, semblables à des vestales afFublées d'un long voile, sou-vent très favorable au minois le moins séduisant, ont bien soin, lor-squ'elles sont jolies, de feindre de temps en temps d'avoir à rajuster leur mante pour laisser voir leur figure .83) Bien qu'indéniable, l'intérét de telles observations ne saurait en aucun cas prétendre égaler celui des passages plus sérieux , c'est-à-dire, bien entendu, de ceux qui ont trait à la situation politique. C'est dire le plaisir que Duvergier de Hauranne éprouve à les voir parfois prendre la place des notations folkloriques.
Terre du passe par ses ruines, ses moeurs et ses institutions, la Sicile l'est aussi par sa poesie. Des églogues et des bucoliques écrites au siede précédent en dialecte placent Giovanni Meli à un rang hono-rable dans le Parnasse italien.M) Dans le bre article qu'elles leur consa-crent, les Tablettes universelles les louent parce qu'elles sont faites à la fois de la simplicité de Théocrite , de la naìveté de la Fontaine et de la brillante poesie du Pastor Fido.85*
Vieusseux, le directeur de VAntologia, a commencé par le sud la description de l'Italie qu'il vient de publier à Londres.865 Le Globe trouve l'idée excellente.87) Elle permet en effet au lecteur de parcourir avec lui la péninsule selon un ordre logique: une progression ascen-dante qui corresponde au niveau de développement des divers états qui la composent. Feroce tendance à se dénigrer, saleté, indécence, paresse, bassesse, mendicité, ignorance, esprit de chicane, tels sont les principaux traits qui ont valu à la patrie de Polichinelle la réputation la moins flatteuse qui soit.
Fort populaire malgré ses défauts, ou plutót par ses défauts eux-mèmes , Ferdinand, le dernier roi, à la fois actif et paresseux, sen-suel et dévót, semblait né pour commander à des Napolitains ,88) ce qui lui avait valu le titre de roi qui s'est fait lazzarone . A la mesure des espoirs qu'il avait fait naìtre, l'avènement de son fils soit méprise sur son vériable caractère soit à cause d'influences secrètes s'exerant sur lui a provoqué une déception immense.89) Tout va en
*3) Ibidem.
*) Selon Stendhal, l'oeuvre de Meli, ce genie extraordinaire, le seul des mo-deraes, selon lui, qui approche d'Anacréon (Courrier anglais, IV, p. 272), constitue la prenve la plus eloquente qui soit de la vivacité de la poesie dialectale {ivi, p. 209).
85) Tablettes universelles, I (octobre 1820), pp. 142-144.
86) A. VIEUSSEUX, Italy and the ìtalians in the Nineteenth Century, London, 1824, 2 voi. (la première édition est de 1821).
87) Globe, 1 (2 novembre 1824), pp. 97-98. 8) Globe, VI (15 mars 1828), p. 266.
89) Ivi, p. 268.