Rassegna storica del Risorgimento

Francia. Italia. Filosofia politica. Storiografia. Secolo XVIII
anno <1994>   pagina <463>
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. Les doctrinaires et Vimage de l'Italie 463
effet beaucoup plus mal dans le Royaume où le vulgaire fils d'un pale-frenier exerce toute la réalìté du pouvoir et où l'on en est arrivé au point d'interdire les gazettes ultra. Leur crime? Parler d'améliorations matérielles, d'administration bien ordonnée, de justice imperiale, quel-quefois mème d'economie, toutes choses qui sentent le carbonarisme et la sédition .90)
Dans un pays où la censure empéche toute vie culturelle, il n'exi-ste qu'une seule distraction non prohibée aux passions que le climat met dans les coeurs:91) la musique. Conscient de sa force sur les àmes, le pouvoir lui a consacré un tempie: le célèbre tkéàtre San Carlo qui a attaché les Napolitains à leur toi plus que la meilleure constitution .92)
* * *
Rome partage avec Naples le privilège d'étre un pays barbare habillé à l'Européenne .93) Et Duvergier de Hauranne, en bon disciple, de broder avec délices sur cette opinion de Stendhal .
Ville de contrastes, Rome ostente la dévotion particulièrement au cours de l'année sainte pendant que mendiants et voleurs rem-plissent ses rues. Centre de la religion catholique, elle est non seule-ment totalement isolée du monde extérieur mais encore réduite à l'état de singer les petits théologiens parisiens, c'est-à-dire de ne pas rester guelfe en présence des gibelins qui tiennent en servage la malheureuse Italie .95)
Maitre dans l'art de peindre la comédie de la vie mondarne, Sten-
* Globe, Vili (12 juin 1830), p. 463.
9I> STENDHAL, Vie de Rossini, cit., II, p. 292.
*0 STENDHAL, Voyages, cit., p. 123.
> Ivi, p. 69.
**) De tous les gouvernements italiens, oelui de Rome est sans contredit le plus éttangc, le plus compliqué, le moins intelligible: vìngt ou trente législations et quadre ou cinq administrations qui se combattent, de perpétuels et interminables conflits, une masse eflrayante d'abus de toute espèce, un mélange bizatte d'atisto-cratie, de démocratrie, de théocratìe, enfìn de nouvelles écuries d'Augias que la mairi d'un nouvel Hercule aurak grand pcine à nettoyer; jamais de principes fixes ni de règie certame. Aujourd'hui on met à feu et à sang le pays des brigands, demain on traite avec eux, et ces messieurs se promènent dans Rome avec l'honorable titre de brigand pensionné. Ratement un assassinat expose à des poutsuites; mais en re-vanche, si l'on est arrèté, innocent ou coupable, on reste toute sa vie en prison. De quel droit les détenus se plaindiaientdls? disent les Romains: on leur fait gràce en ne les jugeant pas (Globe, VI (15 mars 1828), p. 267).
95) Globe, II (19 mai 1825), p. 548.