Rassegna storica del Risorgimento

Francia. Italia. Filosofia politica. Storiografia. Secolo XVIII
anno <1994>   pagina <464>
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dhal trouve dans la ville éternelle un aliment de choix pour sa verve satirique. La vie oisive de la noblesse lui inspire deux articles qui, écrits à Paris mais datés, comme il se doit, de Rome parvien-nent au Globe après ètre passés par le New Monthly Magazineì )
Compensation naturelle offerte à l'inaction forcée des nobles de Rome, les fétes du corps diplomatique prodiguent leurs fastes à la figuration de ces spectres vivants de gioire tombée qu'on voit errer encore panni ses ruines .97) Pour l'observateur étranger, elles consti-tuent une mine inépuisable de marionnettes dont chacune offre Pocca-sion d'un portrait haut en couleur.98)
La vivadté malicieuse de l'ambassadeur du Portugal, la lourdeur honnète et paternefle de celui du Hanovre, les allures graves et philo-sophiques de celui de Russie, la hauteur insolente de celui de France, tels sont les éléments les plus saillants de cette galerie. Quant au représentant de l'Autriche, loin de susciter la haine ou au moins la méfiance, il jouit de la popularité aussi inattendue qu'extréme que lui valent non seulement son air de courage et d'affabilité mais encore le charme de sa femme, d'origine italienne.
Chateaubriand avait magniflé la campagne romaine dans une splen­dide envolée; Bonstetten, Tun des familiers de Coppet, bien qu'ayant eu beau jeu de chanter les extases, les souvenirs, les lieux communs , a au contraire essayé* de ne raconter que ce qu'il a vu, ce qui lui vaut les félicitations chaleureuses de Jean-Jacques Ampère.99* Madame de Staél avait fait une description chaleureuse de la Semaine Sainte. Lorsque paralt le Voyage en Italie et en Sicilie? le Globe saisit l'occasion en en publiant de longs extraits qui sont destinés à prendre ouvertement le contrepied des célèbres pages de Corinne: ces cérémonies ont été
*> Globe, VI (19 janvier 1828), pp. 137-139; (30 janvier 1828), pp. 161-163. V. DEL LITTO, qui reproduit le texte {Voyages, cit., pp. 1249-1263) note: il n'y a pas de preuve formelle que ce texte appartienne à Stendhal {ivi, >. 1754).
97> Globe, VI (1828), p. 138.
Voici le marquis Fuscaldi, ambassadeur de Naples et maitre de maison: Imaginez un petit personnage d'envìron quatte pieds huits pouces de haut, boiteux d'un pìed {sic), borgne d'un oeil {sic), et clopin clopant, louchant, s'agitant pour faìrc les honneurs de la féte, avec une imperturbablc intrèpidi té de satisfaction de oi-mémc et de bon nature!, comme si tout cela n'était qu'un déguisement de car-naval qu'il pùt quitter à son gre, avec son masque et son domino {Globe, VI (19 janvier 1828), p. 138).
* Globe, l (26 mars 1825), p. 429.
ìoo) Voyage en Italie et en Sicilie, par M, SIMOND, auteur des Voyages en Angleterre et en Suisse , Paris, Sautelet, 1827. STENDHAL se moque de son incompé-tence pour les arts {Voyages, cit., pp. 771-772) et aflirme qu'il est blàmé pour l'ennui qui s'en degagé {Coumer anglais, III, p. 367).