Rassegna storica del Risorgimento

470 Jacques Misan-Montefiore i
connaissance contestable du coeur humain? Tout ceci est sans doute vrai. Ce n'est rien cependant à coté du plus grave et du plus authentìque de ses défauts, Tabsence totale de l'un des plus beaux attributs du poète, l'indépendance et Pélévation du caractère :137) la muse de Monti célèbre non seulement tous les pouvoirs à mesure qu'ìis se succè-dent, mais encore elle se pénètre de leur esprit aussi fortement qu'il soit possible .138) Pour excuser ces brillantes inconséquences d'un poète sans patrie , les attribuera-t-on au défaut absolu de caractère et à la manie louangeuse qui se manifeste de toutes parts cnez les litté-rateurs italiens ? 139) Dira-t-on, comme Stendhal, que le poète de la Bassvilliana est un enfant impressionnable , qui jamais ne changea pour de l'argent , ce qui le sauve du mépris ?140) Convaincues, pour leur part, de l'importance d'une vertu qui inspire les grandes pensées, qui donne une si bonne trempe à tous les sentiments, et tant de poids aux paroles ,141) les Archives se refusent à souscrire à ces arguments spécieux non sans s'élever toutefois avec force contre les atteintes por-tées aux égards dùs à sa personne.
Nous avons parcouru avec les doctrinaires l'Italie du nord au sud; il nous faut tenter un bilan. Il est des plus sombres. Sévissant sur toute l'étendue de la péninsule, le joug semble interdire jusqu'au moin-dre espoir de progrès. Allant parfois jusqu'à ètre bèni, 142) il ne suscite le plus souvent qu'indifléreDce et apathie. L'antique energie a autrefois brille à Florence, à Rome, à Venise. Elle a donne naissance aux Dante, aux Cellini,143) aux Cola di Rienzo;1441 après le retour des Autrichiens,
Ivi, p. 346.
138) Ivi, p. 123.
B9> Ivi, pp. 142-143.
W STENDHAL, Voyage, cit., p. 326. Le Globe, V (9 aoùt 1827), p. 289 est beaucoup moins sevère en notanti Cette conduite tieni, dit-on, à une extrème mo bilité d'imagìnation. Chaque chose a deux còtés: or un seul de ces còtés le frappe à la ibis; et il finit par croire parce qu'il a écrit. C'est peut-ètre justifier son ca­ractère aux dépens de sa tète; mais la téte d'un poète a des privilèges. Que le genie de Monti le tasse donc absoudre: l'exemple n'est pas dangereux,
m Archives, I (1817), p. 347.
2) Malhcureuse Italie, qui bénit ses fers et chante encore sous le joug (à propos d*une Ode adressée par l'Arici à rEmpereur qui a déclaré Venise port libre) (Globe, Vili (20 mars 1830), p. 133).
W C'est précisément à certe epoque que débute le eulte de CELLINI. Traduite en 1822, sa Vita est l'objet d'une mention dans les Tablettes untverséUes (XXII (juin 1822), p. 121).
144} Le .personnage inspire de nombreuses oeuvres dont les échos se trouvent