Rassegna storica del Risorgimento
Francia. Italia. Filosofia politica. Storiografia. Secolo XVIII
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Jacques Misan-Montefiore
pas trop lointain. Elle existe assez pour que nous partions à sa re-cherche sous toutes les formes qu'elle revét aux yeux des doctrinaires.
Saluée par un enthousiasme indescriptible, la domination inaugurée par Bonaparte après Marengo et poursuivie par Napoléon se solde en effet par un bilan nettement positif comme principe d'unite, de fu-sion, d'ordre public, et comme moyen de réveiller l'esprit militaire, l'adivi té nationale, et de donner à tous les talents, à toutes les capa-cités une direction utile et pratique .,50) Est-ce à dire pour cela qu'il a été exempt d'erreurs? En aucun cas, l'avaient déjà dit, chacun à leur manière, StendhalB1) et le Globe}5 Juste tribut payé pour les erreurs commises selon la Revue francaise phénomène somme toute fort na-turel selon Paul Hazard,154* la défrancisation constitue tout autant et sans doute beaucoup plus un acte de résistance qu'une crise litté-raire. Elle a eu le mérite de reagir contre les abus les plus flagrante que Pattitude pour le moins ambigue de Napoléon est venue exacerber dès la campagne d'Italie où à travers l'écharpe du general républicain percaient visiblement les abeilles du manteau imperiai .155)
Stendhal l'a dit avec raison: ètre le régénérateur de l'Italie 156) est donc bien l'un des plus grands titres de gioire à jamais acquis par Bonaparte à la reconnaissance de la postérité. Que des erreurs très gra-
J5) Revue frangaise, art. ette, LX, pp. 29-30.
151> STENDHAL met l'accent sur l'absurdité des ordres émanant de Paris ainsi que sur les vols à Pintérieur de l'armée et envers les populations (Mémoires sur Napoléon, II, pp. 250-256).
152> Globe, VI (15 mars 1828), p. 266.
L'homme qui gouvernait alors les destins de la France commit, entre autres fautes, celle de méconnaìtre les voeux et les exigences de la péninsule, et tout le parti qu'il aurait pu tirer pour nous et pour lui-méme, du réveil politique de cette natìon. Il voulut l'exploiter. plus encore que lui rendre son existenee -politique (Revue frangaise, art. ette, p. 9).
W P. HAZARD, La revolution francaise et les lettres italiennes, Paris, Hachette, 1910.
155> D'un coté, fidèle à sa propre nature, et commenant déjà à se montrer tei qu'il s'est cnsuitc révclé sans riserve, il s'étudiait à contenir tout mouvement populaiie trop vif, toute commotion révolutionnaire; de l'autre, il aurait cependant voulu que, dès les premiere jours, les Italiens vinssent en foule, mais tranquille-ment, se ranger sous ses drapeaux, et se faire enrégimenter pour lui. Il ne voulait de revolution que tout juste ce qu'il en mettait dans ses ordres du jour; mais il demandait en méme temps de l'entralnement, de l'enthousiasme militaire, le dévoue-ment de Raab et de la Bérésina: c'était un anachronisme [Revue frangaise, IX, art. ette, p. 12).
W STENDHAL, Courrier anglais, XV, p. 253.