Rassegna storica del Risorgimento

Francia. Italia. Filosofia politica. Storiografia. Secolo XVIII
anno <1994>   pagina <474>
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Jacques Misan-M.ontefi.ore
période révolutionnaire. D'emblée, ce roman par lettres offre tous les caractères de la nouvelle littérature italienne: le fond historique, le ca-ractère psychologique, le sentiment de la nature, des méditations déli-cates et profondes, de l'emphase aussi. Peu importe au public qu'elles soient suivies des Sepolcri: cette oeuvre poétique, bien autrement ache-vée, le rebute par sa difficili té.162) Pour lui, c'est toujours le petit roman de jeunesse qui aura la préférence. Objet de plusieurs traductions,163* il inspire à Rémusat des lignes remarquables.164*
Uni à Werther et à René par une parfaite identité de situation, Ortis les dépasse par la supériorité morale de la pensée qui l'a diete: le ressentiment que nourrit Werther contre l'ordre social s'est sou-levé dans le coeur d'Ortis contre l'ordre politique . Moins profond que les deux autres, il satisfait l'àme car il est moins pénible, moins révoltant que Werther, moins vague que René , si bien que son malheur plus nature!, légitime mieux ses plaintes et sa faute sans évidemment absoudre celle-ci. Ce que l'ouvrage italien gagne en morale (alors que Fallemand se distingue par plus d'esprit et le francais par plus d'imagination) est cependant perdu du coté de la hardiesse et de l'originalité car son romantisme n'est pas très profond. Ainsi, recom-mandable pour toutes les àmes élevées et patriotiques , le roman mé-rite-t-il le succès national qu'il a obtenu en Italie .
Une méconnaissance totale des conditions réelles de l'Italie, telle est l'origine de l'erreur majeure dont l'Autriche s'est rendue coupable dans le nord de la péninsule. Son but avoué est en effet de le ramener à la condition de province autrichienne, sous le nom dérisoire de ro-yaume Lombardo-Vénitien, et tout en donnant en apanage à un archiduc le ritte de vice-roi, comme Bonaparte placato des gouverneurs-généraux, sans pouvoir réel, à Rome, à Amsterdam, à Turin.165) Au lieu de se borner à piacer sur sa tète la couronne de fer telle qu'elle était tom-bée de la tète de Napoléon ,166) attitude qui lui aurait valu la fidélité puis Fafrection de ses sujets, Francois Ier a traité les Italiens avec un dédain dont les conséquences ne pourront è tre que désastreuses. Orgueil
162> II faut attendre 1824 pour que la Revue européenne, à laquelle Foscolo collabore par des articles de crìdque (Revue européenne, I (aout 1824), pp. 241-252; I (septerabre 1824), pp. 339-348; I (octobre 1824), pp. 534-555; II (novembre 1824), pp. 78-94) en donne 60 vers avec traduction (Revue européenne, I (juin. 1824), pp. 123-128).
i) Par De Senonnes (1814), par Trognon (1819), par Gosselin (1829).
m Lycée frangais, I (1819), pp. 254-258.
8 Revue frangaisc, IX, art. citè, pp. 42-43
*> Ivi, p. 36.