Rassegna storica del Risorgimento

Les doctrinaires et l'image de l'Italie 477
venir. L'année suivante, le mème Foscarini qui avait donne naissance à un roman à la Walter Scott,l78) inspire une tragèdie qui est un appel passionné à la lutte à outrance contre la tyrannie.179) Le mois méme où triomphe Hernani, Niccolini revient à la charge avec une vigueur re-doublée. Son Procida n'a beau étre en fait que des Vépres Siciliennes arrangées ,m il n'en reste pas moins que le correspondant du Globe a de la peine à s'expliquer comment la censure a laissé passer une pièce qui respire à chaque vers la baine du joug étranger et fait à un liberatelo- italien des appels entraìnants .181)
A Naples, les patriotes ont droit à toute Padmiration d'un Sten­dhal. N'ont-ils pas à la fois Téloquence de Mirabeau et la bravoure de Desaix ? Le séjour du roi en France inspire au Globe des ré-flexions pleines d'optimisme: ne serait-il pas permis d'imaginer Ferdi­nand Ier, de retour dans ses Etats, octroyant à ses sujets les institutions dont en dépit de la description peu flatteuse que lui en avait fait Metternich il vient de constater les effets bénéfiques? 183) D'aucuns qualifieront ces espoirs d'utopiques, nous avouons avoir tendance à ne pas leur donner tort. Pourtant, le journal doctrinaire, pessimiste en ce qui concerne la capitale, vaste sentine où les caractères s'énervent, od les caractères se dégradent ,184) l'est beaucoup moins lorsqu'il promène ses regards dans le Royaume: il n'y a pas d'année qui ne s'y écoule sans troubles, signes évidents du feu souterrain qui finirà par céder la place à la grande éruption .
Assez paradoxalement, ce sont les Etats de TEglise, ce gouverne-ment stationnaire et en quelque sorte pétrifié , qui constituent le plus
II, p. 83). Certe apathie ne peut en effet selon lui qu'engendrer l'inaptitude à la liberté. H. F. IMBERT (op. cit., p. 287) a cependant raison de relever les encou-rageantes retouches apportées par Stendhal à cette conclusion pessimiste: un gou-verneraent pour qui le terme de Restauration signifie non pas le retour à l'abso-lutisme mais cerni à da grande tradition joséphiste du despotisme éclairé, l'energie des passions que revèlent les chefs d'oeuvre de la Renaissance.
178) (Mme DE SÀLUCES), Foscarini ou le patricier de Venise, Paris, Riclan, 1826.
W9) G.B. NICCOLINO Antonio Foscarini, représenté à Florence en 1827.
ie0> Dans les Vépres siciliennes, la foi libérale aide Delavigne à surmonter ce qui, pour un Francai*, constituak le principal écueil du sujet: mettre en scène une page d'histoire où les Francais n'avaient pas le meilleur róle. Ceri explique le succès de la tragèdie en Italie (les Tablettes universelles, IX (1821), p. 413 font état de rinterdiction à Rome d'une traduction de l'oeuvre).
i) Paris, 20 février, Globe, VIII (21 février 1830), p. 27.
**) STENDHAL, Rome, Naples et Florence, II, p. 246.
183> Globe, VIII (23 mai 1830), pp. 387-388.
m Globe, VIII (6 avrà 1830), p. 203.