Rassegna storica del Risorgimento

478 Jacques Misan-Montefìore
grand foyer révolutionnaire de la pénìnsule. A leur tète vient déjà la Romagne dont les habitants, loin de n'avoir que la bravoure désordonnée du brigand possèdent aussi le froid courage du conspi-rateur le plus déterminé .I85) Cette affirmation doit beaucoup au lieu commun;I86> on aurait cependant tort de n'y voir aucune base solide.
Deux semaines plus tard, c'est de Ferrare qu'un correspondant fait écho à ces espérances en notant: certe, les maux qui ont pese et qui pèsent sur l'Italie sont affreux; peut-ètre il n'en fallait pas moins pour imprimer vivement dans le coeur de tous les Italiens la nécessité de se réunir dans un seul état .187) Ce sera alors pour la patrie de Dante l'avènement de la troisième période de splendeur. Sans doute brillera-t-elle moins que celle des Césars, moins que celle de la Papauté où, pour les grands hommes qui occupaient le tróne pontificai [...] il s'agissait d'exploiter le monde au profit de Rome , elle n'en sera que plus durable. Ainsi, l'Autriche et les petits despotes de la péninsule ont beau se débattre contee cette tendance generale des Italiens, leurs cruautés ne peuvent ètte que des symptómes de leur agonie .
Les deux pièces de canon braquées sur la place du Dòme à Milan résument à elles seules la situation du pays. Ce véritable état de siège ne peut tourner qu'au désavantage de l'Autriche et des fantoches qu'elle soutient.188)
Pour un ensemble de raisons, le Piémont a réussi à sauvegarder une force nationale, ainsi que le lièn entre le roi et la nation, lien dont l'absence se fait si cruellement sentir ailleurs; c'est ainsi le seul gouvernement, non étranger, qui ait une force morale et matérielle à la fois .189) La Revue jranqaise voit en lui, à juste titre, l'espoir le plus tangible de l'Italie à la condition toutefois qu'il sache opérer les ré-formes intérieures qui s'imposent.
Symbole de la liberté aux yeux de l'Europe entière, la France l'est de facon tonte particulière pour l'Italie. Son intérèt la pousse à met-
185) Ibidem.
186> La Romagne 'est acquise une reputa don terrifiante auprès des autres ré-gions d'Italie. Cette formule CTIMBERT (op. cit., p. 289) est étayée de références proba ntes: la polérnlque séculaire, sur l'éloge de l'assassinat est ravivée par VHistoire des Républiques italterines de Sismondi, évoquée par un épisode fameux du Don Juan de Byron et par STENDHAL Bologne et toute la Romagne font peur à la cour de Rome, Rome, Naples et Florence, I, p. 150.
187) Globe, Vili (20 avril 1830), p. 253.
"> Revue francaise, art. cité, IX, ,pp. 49-50.
) Ivi, p. 50.