Rassegna storica del Risorgimento

I Les doctrinaires et l'image de l'Italie 487
développer dans une action, profiter de l'histoire sans se mettre en con-currence avec elle, sans prétendre faire ce qu'elle fait mieux .240) En dépit de détails d'un grand prix et de beautés d'un ordre supérieur , l'epopèe, génée par le manque de fusion entre deux structures diverses, l'histoire et la fiction, n'atteint qu'imparfaitement l'objectif qu'elle s'est propose. Rémusat voulait mettre le public francais à mème de se pro-noncer sur la polémique suscitée par l'oeuvre en Italie; il n'a pas pu cacher sa déception.
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Conditionnées dans le choix des sujets abordés par les nécessités de l'actualité, les études consacrées à l'Italie par les doctrinaires font apa-raitre leur originali té dans une métliode qui mérite d'ètre définie.
Le point de vue liberal est la première de ses constantes. Au-delà de la couleur locale, c'est toujours la réalité* humaine la plus authen-tique qu'il s'agit d'atteindre. Venise a vécu. Beaucoup plus que décrire le contraste éclatant de grandeur et de décadence qu'elle offre, il im­porte de déceler le mal qui la minait: le manque absolu de sens civique. Rome et Naples se meurent pour vouloir à tout prix couper leurs liens avec le monde extérieur. En un mot, c'est un despotisme general qu'il s'agit toujours de déceler à la fois dans ses nuances et dans les ruses auxquelles il recourt pour vaincre. La France a apporté l'idée de li-berté; elle a inspiré de magnifiques sursauts. Ils ne servent cependant à rien si la vigilance s'endort: à Naples, la Revolution a péri victime de ses illusions et de la coupure avec le peuple, la plus grave de ses erreurs. Le Piémont l'a compris; maintenant avec acharnement l'union entre le roi et la nation, il constitue en 1830 le seul espoir de l'Italie. Ces mots de la Revue frangaise peuvent avoir l'air d'une prophétiej ils sont en fait plus et moins à la fois: le résultat d'une analyse exacte de la situation.
Ce parti pris informe la critique littéraire; il ne nuit pas pour autant à son objectivité. La correspondance de Clément XIV et de Carlo Bertinazzi peut plaire au Globe pour ses attaques contre les jé-suites, ced n'empéche pas notte journal de dénoncer l'imposture de Latouche. Pour un Pellico que le libéralisme de Stendhal conduit à surestimer, les Archives se gardent d'oublier que Monti est, à l'heure de leur parution, le plus grand des poètes en dépit de ses palinodies
Lettre de Manzoni à Fauriel du 29 janvier 1821 (A. MANZONI, Lettere, a cura di C. AIIETI, I, Milano, Mondadori, 1970, p. 227).