Rassegna storica del Risorgimento

GIOBERTI VINCENZO
anno <1921>   pagina <602>
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Giovanni Sforna
Messore infìniment plus profonde que celle cju'elle aurait en a subir, si Gènes, on Ohambéry, ou Nice, ou un autre point de notre territoire eut ótó livré niomentanément à la France. Il est a deplorar que l'avenement au tróne de notre jeune et héroique Eoi aìt óté inaugurò par un acte de cette natura.
Je ne me suis jamais dissimulé les dangers de la mesure proposóe par la France, et j'en ai parie a plnsieurs reprises avec ses ministres. IMJais en combinant leurs reponses avec mes réliexions, je suis persuade qu'on aurait pu écarter ce danger, et qu'on aurait trouvé à cet effet dans la France toute la delicatesse, la generositó et la condescendance nécessaire.
L'intervention en Toscane pouvait ètra fatte sans le con-sentement du Grand-due, selon les principcs les plus sévères et les plus avoués du droit international. Elle pouvait Tètre a titre de reparative et de represaille après les mauvais tratte-ments faits à notre consul par les insurgés de Livourne. Bile pouvait l'ètra à titre de défense après" la propagande qne les clubs révolutionnaires de cette ville exereaient dans la Liguria et les dangers iniminents d'un tei voisinage. Il n'y avait alors aucun risque de se rencontrer en marche avèc les Aufcrichiens. Iià France aurait vu l'expedition de bon oeil : l'Europe y aurait applaudi. Le Piémont aurait ainsi ressaisi en avril l'occasion qu'il laissa échapper en février pour rétablir son importance politique en Italie, effacer au moins en partie la honte de Co­vare, et faire preuve de sa force et de son zèle pour l'ordré et pour la monarchie constitutionnelle. Le danger d'une attaque de la part de l'Autriche était peu probable; les ministres fran-eais en convenaient avec moi.
En tout cas l'appui de la France ne nous aurait point manqué.
Je suis entrò dans eéSj détails, Monsieur le Président, parce qne j'y suis force. Mes antécédents me donnent quelque droit de parler avec franchise; cai- je me suis rarement trompé, en politique. Tous les maux qui depuis une année accablent mon infortuné pays, je l'ai prédit d'avance; mes écrits imprimés l'attestent; mais malheuresement ceux qui pouvaient y apportar remède m'ont toujours cru trop tard. Je suis le premier à re-connaitre les excellentes intentions do Oabinet; mais il me pa­rato qu'il laisse à desirer quelque chose pour la justesse du coup d'ceil, la promptitude dea resolutions et eette sage hai-